45.
1012 ans avant Jésus-Christ.
Royaume maya.
Observatoire de Chichén Itzá.
Les astrologues étaient réunis dans la salle d’analyse des destins et tentaient de prévoir leur futur.
Lorsque soudain l’un d’eux, nommé Ixtaccihuatl, fut intrigué par un certain positionnement d’étoiles. Il se mit à consulter les cartes, puis les calendriers. Enfin, bouleversé, il annonça :
— Le monde va être détruit dans 2480 ans.
Alors les astrologues maya se relayèrent tous devant leurs observatoires particuliers pour scruter les étoiles. Et ils ne virent rien de spécial.
— Tu racontes n’importe quoi, Ixtaccihuatl. Il n’y a rien dans le ciel qui annonce une telle catastrophe.
C’est alors que le grand prêtre arriva. Il consulta les cartes et décréta :
— Ixtaccihuatl a raison. Le monde va disparaître dans exactement 2480 ans. Un jeudi vers 11 heures du matin.
Personne n’osait contredire le grand prêtre. Alors tous les scribes maya inscrivirent sur les tablettes, les galets et les parchemins que le monde allait disparaître à la date et à l’heure annoncées.
Tous les Mayas se préparèrent à ce compte à rebours terrible qui signifiait la fin d’un peuple et d’une civilisation.
Quant à Ixtaccihuatl, il eut beau déclarer par la suite que c’était juste pour rire qu’il avait inventé cette prophétie, basée sur rien d’autre qu’une envie de plaisanter, plus personne n’osa contredire l’avis validé par le grand prêtre en personne.
L’événement eut d’énormes conséquences pour la civilisation maya puisque, 2480 ans plus tard, un mercredi vers 8 heures du matin, respectant les textes des astrologues, et sous l’indication de leur roi du moment, les Mayas décidèrent de s’autodétruire la veille de la fin du monde.
Par un « hasard » incompréhensible, ce jour précédait l’arrivée des premiers conquistadores. En 1492 du calendrier espagnol.
Bien plus tard, on parla de civilisation mystérieusement disparue. Et personne ne sut jamais que c’était à cause de la mauvaise blague d’un astrologue.
Ixtaccihuatl avait inventé l’humour dévastateur.
Grand Livre d’Histoire de l’Humour. Source GLH.